La « taskforce pour le règlement de la dette intérieure », diligentée par la présidence de la République et placée sous l’autorité du coordinateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin se serait-elle octroyé le droit d’être à la fois juge, jury et bourreau dans le scandale financier de grande ampleur ayant abouti à la découverte de fausses dettes estimées à 440 milliards de FCFA ? C’est la question qui taraude les esprits surtout avec les révélations faisant état de l’implication de hauts cadres de l’administration qui auraient validé ladite dette.
Comme une odeur de déjà vu! C’est le sentiment exprimé par le journal d’investigation La Cigale Enchantée dans son n°007 de ce mardi 17 novembre 2020 qui revient sur le scandale financier de la fausse dette décelée par la « taskforce pour le règlement de la dette intérieure ». En effet, les révélations faites par le porte parole de la Présidence de la République Jessye Ella Ekogha auraient pour objectif, selon nos confrères, de préparer l’opinion sur les « poursuites judiciaires » à l’encontre des fonctionnaires et des patrons des entreprises
Il serait donc reproché à plusieurs hauts cadres, et pas des moindres, la validation de 440 milliards de Fcfa de fausse dette sur les 650 milliards de Fcfa audités alors que sur le terrain, les travaux ne sont pas effectués. C’est donc fort de ce constat une que cet organe institué par l’arrêté N°006/PR en date du 20 juin 2020 et qui serait piloté par le fils du chef de l’Etat aurait à coeur de mener une véritable chasse contre les hauts fonctionnaires qui se seraient rendus coupables de complicité et plus encore dans ce vaste scandal financier.
Ainsi, dans le collimateur de Noureddin Bongo Valentin et les experts de la Taskforce le directeur générale du Budget et des Finances Publiques Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, dont la mission est d’approuver les marchés publics, de suivre leur exécution et d’en assurer la liquidation, l’actuel ministre du Budget Sosthène Ossoungou Ndibangoye qui occupait le poste de directeur général de la Comptabilité Publique et du Trésor. Des soupçons seraient portés également sur l’actuel directeur général de la Dette Emmanuel Berre et son prédécesseur Hugues Mbadinga Madiya, le ministre de l’Economie Jean-Marie Ogandaga ou encore le président de la Confédération patronale gabonaise (CPG) Alain Ba Oumar, dont l’entreprise IG Télécom, aurait empoché près de 600 millions de FCFA pour la connexion de tous les lycées et écoles primaires du Gabon sans aucune réalisation sur le terrain.
Toutefois, la mise à l’index de ces personnalités semblerait être mue par une volonté de règlement de comptes fait remarquer La Cigale Enchantée. Il faut rappeler qu’à l’époque, le cabinet PricewaterhouseCooper avait été sollicité par la présidence de la République pour le travail de validation des dossiers soumis pour les paiements au Club de Libreville mais que son rôle ne se limiterait qu’à s’assurer de la conformité des dossiers et non de la validation « du service fait sur le terrain ».
Face à ce énième scandale, l’opinion attend avec impatience la suite qui sera donnée à ce dossier par le coordinateur des Affaires présidentielles surtout au vue des personnalités qui seraient impliquées. Noureddin Bongo Valentin osera-t-il franchir le Rubicon en jetant aux orties Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, Sosthène Ossoungou Ndibangoye et compagnies.