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Ellen Thorburn: «la guerre en Ukraine n’a jamais été nécessaire»

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« Le premier anniversaire de l’invasion injuste et brutale de l’Ukraine par la Russie est un moment qui mérite qu’on s’y arrête. Nous devrions, d’une part, réfléchir à l’héroïsme dont fait preuve le peuple ukrainien face à l’agression vicieuse et injustifiable de la Russie, ainsi qu’à la menace que cette invasion non-provoquée constitue pour les principes de la Charte des Nations unies, le multilatéralisme et l’ordre mondial établi auquel nous nous en remettons tous pour garantir la paix et la stabilité dans le monde. D’autre part, nous devrions réfléchir à l’attachement que la majorité des pays du monde ont manifesté pour la liberté, la démocratie, la souveraineté et l’intégrité territoriale en se tenant aux côtés de l’Ukraine.  Enfin, nous devrions réfléchir à ce que nous pouvons faire pour insuffler au courageux peuple ukrainien, l’espoir d’un avenir meilleur où il vivra en paix et libre.

L’invasion de Poutine visait à tester l’engagement de l’Ukraine, et du reste du monde, en faveur de la liberté. Poutine pensait pouvoir soumettre l’Ukraine, mais le peuple libre d’Ukraine est resté fort, défendant vaillamment sa souveraineté et sa démocratie. Je suis très fier de ce que les États-Unis – aux côtés de nos alliés et partenaires – n’ont pas hésité un instant à se tenir aux côtés de l’Ukraine, et nous sommes résolus à lui apporter notre soutien indéfectible et constant.  Par cette invasion, la Russie a fait plus que tester l’Ukraine, elle a lancé le défi du siècle au monde entier.  C’est l’ordre mondial établi, ce sont les Nations unies et l’engagement de tous les membres des Nations unies aux principes de la Charte des Nations unies qui ont été mis à l’épreuve. 

L’année dernière, nous avons été confrontés à des questions difficiles concernant notre engagement envers les principes les plus fondamentaux. Défendrons-nous la souveraineté des nations ?  Défendrons-nous le droit des peuples à vivre libres de toute forme d’agression ?  Nous battrons-nous pour la démocratie ? Je crois que les peuples et les nations du monde épris de liberté et de paix ont répondu à cette question tout au long de l’année par un « oui » retentissant qui a ébranlé les régimes autoritaires.

Au cours de l’année écoulée, les États-Unis se sont joints à une coalition de nations, de l’Atlantique au Pacifique, pour défendre l’Ukraine grâce à un soutien militaire, économique et humanitaire sans précédent, soutien qui se poursuivra dans le temps.  Cette coalition de défenseurs de la paix, de la liberté et de la stabilité a rallié la communauté internationale pour dénoncer et s’opposer à la guerre brutale que mène la Russie, notamment aux Nations unies, où le monde a voté à plusieurs reprises et à une majorité écrasante pour condamner l’agression de la Russie.  Les partenaires des agences des Nations unies et des organisations non-gouvernementales se sont coordonnées pour répondre aux besoins essentiels de l’Ukraine, notamment en termes de nourriture, d’eau potable, d’abris et de soins de santé d’urgence.  Le monde a ouvert ses frontières aux millions de réfugiés ukrainiens qui ont été contraints de fuir leur foyer.

Lorsque l’invasion de la Russie a débuté, beaucoup l’ont sûrement vu comme un événement isolé ne concernant que l’Europe.  Mais le monde s’est très vite rendu compte que la guerre de Poutine menait à des perturbations économiques mondiales qui ont déstabilisé les marchés internationaux de l’énergie et l’approvisionnement alimentaire.  Poutine a essayé d’affamer le monde en bloquant les ports de la mer Noire pour empêcher l’Ukraine d’exporte son grain, exacerbant ainsi la crise alimentaire qui a durement frappé les pays en voie de développement d’Afrique.  Poutine a échoué.  Les États-Unis et leurs partenaires du monde entier ont répondu à l’appel en prenant des engagements historiques pour faire face à la crise et renforcer l’approvisionnement alimentaire mondial. 

En outre, nos mesures économiques ont été spécialement conçues pour protéger les pays à revenus faibles et intermédiaires de l’impact des sanctions imposées au régime de Poutine, notamment en protégeant les exportations de denrées alimentaires, en autorisant la fourniture d’une aide humanitaire et en excluant de nos sanctions les paiements pour l’agriculture, les médicaments et l’énergie.

L’année dernière, le monde a été témoin de la brutalité extraordinaire des forces et des mercenaires russes. Ils ont commis des dépravations, des crimes contre l’humanité, sans honte ni scrupule.  Ils ont pris des civils pour cibles, tuant et détruisant sur leur passage.  Ils ont utilisé le viol comme arme de guerre.  Ils ont enlevé des enfants ukrainiens dans le but de voler l’avenir de l’Ukraine.  Ils ont bombardé des gares, des maternités, des écoles et des orphelinats.  En hiver, ils ont ciblé le secteur énergétique de l’Ukraine pour tenter de faire mourir de froid des civils innocents de manière littérale.

Les États-Unis avec leurs alliés et partenaires demanderont justice et responsabilité pour ce que la Russie a fait à l’Ukraine.  La Russie a choisi cette guerre, et nous, les États-Unis, ainsi que nos partenaires, la tenons pour responsable de ses attaques et atrocités contre le peuple ukrainien.  Nous veillerons à ce que les auteurs de ces actes, les violateurs des droits de l’homme et les criminels de guerre soient traduits en justice.

Cette guerre n’a jamais été nécessaire ; c’est une tragédie et un crime.  Le président Poutine a choisi de la faire.  Chaque jour de guerre supplémentaire est son choix.  Il pourrait y mettre fin avec un mot.  C’est simple : si la Russie mettait fin à la guerre et retirait ses troupes du territoire souverain d’Ukraine, la guerre prendrait fin.  Il y a un an, Poutine pensait pouvoir renverser l’Ukraine rapidement.  Il pensait pouvoir diviser nos alliés et partenaires, et que les membres des Nations unies ne défendraient pas les principes de la Charte des Nations unies.  Il pensait que les pays du monde entier épris de liberté et de paix ne défendraient pas l’ordre mondial établi.  Il a eu tort.  L’Ukraine tient bon.  La coalition internationale qui la soutient est plus forte et plus unie que jamais.  Nous sommes déterminés à demeurer aux côtés du peuple ukrainien aussi longtemps qu’il le faudra.  Le président Poutine est aujourd’hui confronté à quelque chose qu’il ne pensait pas possible il y a un an.  Les démocraties du monde se sont renforcées, pas affaiblies, tandis que les autocrates du monde se sont affaiblis, pas renforcés.

Une année de guerre terrible s’est écoulée, avec la mort de milliers d’innocents, et même si elle peut sembler lointaine ici au Gabon, elle nous a tous affectés, d’une manière ou d’une autre.  En cette période de grands bouleversements et d’incertitude, nous devons nous rappeler ce que nous défendons et les principes qui nous sont chers.  Nous devons choisir la stabilité plutôt que le chaos, la construction plutôt que la destruction, l’espoir plutôt que la peur, la démocratie plutôt que la dictature, et la liberté plutôt que la tyrannie.

La défense de la liberté n’est pas le fait d’un jour ou une année.  C’est toujours difficile, toujours important.  Nous continuerons de défendre la liberté à travers le monde, tout comme nous continuons de soutenir l’Ukraine qui défend sa liberté, sa démocratie et son intégrité territoriale.  Nous sommes fiers que le Gabon se soit joint aux États-Unis, à l’Ukraine et aux autres partenaires pour condamner l’agression de la Russie.  Nous espérons que le Gabon continuera d’agir ainsi, que ce soit pour un jour, un mois ou une année de plus.  Aussi longtemps qu’il faudra, Slava Ukraini (Gloire à l’Ukraine).

Ellen Thorburn, Chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis au Gabon »

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