C’est le propos tenu par le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG), Faustin Boukoubi, lors de la cérémonie d’ouverture du Dialogue politique au palais de la présidence de la République, le mardi 28 mars dernier. En effet, le premier responsable du PDG n’a pas manqué de fustiger le refus de certains membres de l’opposition qui étaient auparavant hauts dignitaires du parti au pouvoir de prendre part à cette rencontre politique qui a pour objectif de discuter de l’avenir socio-politique du pays.
Evoquant le contexte dans lequel se déroule le dialogue politique, Faustin Boukoubi s’est interrogé sur l’attitude de refus des opposants, «dans des circonstances si dommageables, comment un patriote, prétendant aimer le GABON et vouloir œuvrer au bonheur de son peuple pourrait-il ne pas consentir à dialoguer librement avec les tenants du pouvoir, en vue de trouver des solutions consensuelles aux maux qui minent notre société»?
Par ailleurs, parlant des raisons évoquées par le camp Jean Ping et ses alliés pour refuser la participation au dialogue, il a énuméré un certain nombre de prétextes qu’il juge pour sa part dénués de tout sens. «Le premier prétexte qu’ils arguent, même s’ils feignent de le renier, ils savent et leurs amis extérieurs le leur réitèrent, l’élection du Président de la République est close : Ali Bongo Ondimba a été élu, reconnu par toute la communauté nationale et internationale», a t-il affirmé.
«L’autre prétexte utilisé, la non-mise en œuvre des précédents accords politiques est tout aussi fallacieux. Le manque de volonté politique est abusivement évoqué, parce que plusieurs aspects de ces accords ont bel et bien été appliqués», indiquant pour exemple que «le Conseil National de la Démocratie, renforcé depuis lors par le Président de la République, Ali Bongo Ondimba, la CENAP, et l’enveloppe double utilisée pour le scrutin, pour ne citer que ces quelques exemples, résultent bien de l’application desdits accords».
En outre, il a accusé l’ensemble des leaders de l’opposition actuelle d’avoir été à l’origine de la non mise en oeuvre desdites recommandations, «pour être francs, sans nous départir de notre part de responsabilité, les fameux opposants d’aujourd’hui ne sont-ils pas ceux qui hier, au sommet de leur gloire, au cœur du pouvoir, alors que la plupart d’entre nous étions en périphérie, auraient compromis la réalisation totale de ces arrangements ?», s’est t-il interrogé.
Par ailleurs il s’est adressé implicitement aux membres de l’opposition actuelle : «Où sont tous les anciens Premiers Ministres de 1990-2009 ? (Casimir Oye Mba, Jean François Ntoutoume Emane, Jean Eyeghe Ndong [NDLR]) Dans l’opposition n’est ce pas ? Où sont les anciens Présidents de l’Assemblée Nationale de 1990-2009 ? (Guy Nzouba Ndama, Eloi Randy Chambrier [NDLR]) Dans l’opposition; La plupart des anciens Ministres de l’Intérieur ? (Louis Gaston Mayila [NDLR]) Dans l’opposition; Les anciens Secrétaires Généraux du PDG de 1990-2008 (Zacharie Myboto, Jacques Adiahenot [NDLR]) Dans l’opposition; Et même la plupart des anciens Membres du Secrétariat Exécutif du PDG ? Dans l’opposition». Imputant en quelques sorte le retard pris par le pays en matière de démocratie et de bonne gouvernance à l’ensemble de ces personnalités politique qui aujourd’hui se terre dans l’opposition.
Poursuivant enfin son questionnement, il s’est demandé en sus, «Auraient-ils sciemment orchestré cette prétendue forfaiture pour en imputer la responsabilité ensuite à leurs innocents successeurs ?» soulevant de ce fait leur refus de ne pas participer au dialogue politique alors que cette rencontre devrait servir à apaiser les tensions socio-politiques nées de l’élection présidentielle du 27 août 2016. Un discours qui n’a pas manqué de provoquer un salve d’acclamations spontanée à laquelle ont également adhéré avec enthousiasme, Ali Bongo Ondimba et son Épouse.