Ce sont les sentiments et l’état d’esprit éprouvés et empreints de spleen des rescapés et des famille des victimes du crash du 8 juin 2004 de la compagnie Gabon Express qui avait fait 19 morts. A l’occasion de la célébration des 16 an de ce drame, la présidente de l’Association pour la Défense des Victimes du Crash (AVDC) est revenue sur cette tragédie et sur le sort qui a été réservé aux rescapés et aux familles des victimes de ce drame oubliés par le gouvernement et nargués par la justice gabonaise.
Le 8 juin 2004, un avion, petit bimoteur de Gabon Express assurant la ligne Libreville/Franceville s’écrasait à une centaine de mètres au large de la plage de Libreville en raison des problèmes techniques avec à son bord 26 passagers et 4 membres d’équipage. Le Bilan de ce crash fait état de 19 morts et 11 survivants. 16 ans après cette catastrophe, alors que les responsables de l’ex compagnie aérienne se sont enfuis à l’étranger, Louis Issembe, président de l’association pour la Défense des Victimes du Crash (ADVC) a exprimé son désarroi, celui des rescapés mais également celui des familles des victimes.
Pour cette dernière, la douleur est encore présente et acre et acerbe dans le coeur des victimes au regard notamment du mutisme et de l’apathie de la justice gabonaise qui visiblement n’accorde aucune importance à cette affaire. « 16 ans que les parents des victimes n’arrivent pas à mettre un point final à leur deuil, c’est–à–dire sortir définitivement de la douleur car tant que les procédures judiciaires sont pendantes, celles-ci agissent comme des rappels pervers et lancinants du traumatisme de ce funeste crash du 8 juin 2004 »,a-t-elle déclaré dans sa tribune publiée dans les colonnes de Gabonactu.
Une inaction qui ternit nons seulement l’image de la justice gabonaise mais qui par dessus tout, inflige aux familles des victimes et au rescapés une torture psychologique insoutenable à l’idée qu’ils ne représentent finalement rien aux yeux du gouvernement nonobstant les déclarations et engagements, plus particulièrement ceux du Président de la République de l‘époque, Omar Bongo Ondimba qui exprimait clairement sa volonté de voir cette affaire réglée le plus rapidement possible. « Voilà 16 ans donc que le Tribunal de Libreville balade les familles et leur conseil de Cour d’Appel en Cour de Cassation, de Procédure Correctionnelle en Référé provisionnel sans réussir jamais à mener, aucun dossier, à son terme »,a-t-elle poursuivi.
Las d’attendre et perdus face à l’attitude inexplicable de la justice de leur pays, les membres de l’association pour la Défense des Victimes du Crash (ADVC) en viennent à faire un procès en complicité à nos magistrats. « Et les magistrats ont tant et si bien fait dans la procrastination que les principaux inculpés pour homicide dans cette affaire ont eu tout le temps de s’éclipser hors du Gabon malgré les injonctions d’interdiction de sortie auxquelles ils étaient astreints. Nos magistrats seraient-ils complices de ces évadés qu’ils ne s’y prendraient pas autrement ? »
Une position que défend également l’un des rescapés ayant contacté la rédaction de Gabon Media Time. « Ce sont seize années d’atermoiements qui n’ont fait que tourner et retourner le couteau dans notre plaie en escamotant l’instruction judiciaire, en louvoyant entre les responsabilités majeures à établir, en bâclant les procédures à l‘instar de l’incapacité du Procureur de la République à envoyer correctement les citations à comparaître aux protagonistes clés de cette affaire », nous rapporte–t-il.
Au–delà de la peine des parents de chacune de ses victimes, il va sans dire que les conséquences sociales et psychologiques plus particulièrement pour certains des enfants qui dépendaient du seul revenu de leur mère ou de leur père disparu dans le crash sont incommensurables avec en sus, des questionnements fondamentaux non élucidés qui taraudent l’esprit des familles des victimes. « Pourra-t-elle nous dire qui a donné l’ordre d’arrêter les secours des pêcheurs et empêcher le 6ème BIMA d’intervenir, quand nous savons que beaucoup des disparus ont péri asphyxiés ? »,a-t-il demandé.