La crise économico-sanitaire liée à la propagation du Covid-19 continue de susciter des réactions au sein de la classe politique gabonaise notamment depuis l’annonce de mesures exceptionnelles par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba qui est en voie de mise en oeuvre par le gouvernement. Dans une interview accordée à Gabon Media Time (GMT), le secrétaire national à la Communication de Démocratie Nouvelle (DN) Jonathan Ndoutoume Ngome (JNN), a tenu à faire un tour d’horizon de cette actualité. Tout en saluant le travail abattu par le gouvernement, ce dernier a relevé qu’il devait « réadapter les modes opératoires, notamment sur le plan des mesures sociales afin de taire certaines contestations ». Ci-dessous l’intégralité de cet entretien.
GMT: Le président de la République a instruit le gouvernement de mettre en pratique les mesures gouvernementales. Quelle observation fait votre parti, Démocratie nouvelle de la mise en œuvre de ces mesures par l’équipe gouvernementale ?
JNN: Notre parti, Démocratie Nouvelle se garde de faire des observations au Gouvernement. Nous ne voulons pas nous ériger en donneurs de leçons. Mais de manière prompte et réactive, le Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba a pris des mesures fortes et salutaires pour lutter contre la propagation du Covid-19. Il s’agit des mesures barrières, d’hygiène et de distanciation sociale imposées par l’OMS et les autorités sanitaires de notre pays. L’état d’urgence a été décrété, prorogé et assoupli pour le confinement des populations.
Au plan économique et social, afin d’éviter l’effondrement total de l’économie nationale, des décisions importantes ont été prises en faveur des entreprises. Des aides alimentaires(dont celle du Coordinateur Général des Affaires présidentielles), de consommation d’eau et d’électricité, en faveur des populations vulnérables ont été prévues. Le Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba a même créé sur ses deniers propres un fonds de solidarité de plus de 2 milliards de fcfa destinés à financer le ticket modérateur des Gabonais Économiquement Faibles. Il appartient à chacun d’entre nous d’apprécier l’efficacité de l’application de ces mesures comme des réponses appropriées à la hauteur de la gravité de la situation.
De nombreux acteurs politiques et de la société civile estiment qu’en revenant sur la mesure de confinement général du Grand Libreville, le gouvernement a avoué son échec et son incapacité à mettre en oeuvre les décisions annoncées par le chef de l’Etat. Êtes-vous de cet avis?
Nous marquons quand même notre étonnement sur le relâchement de certaines mesures au moment où la courbe de contamination est ascendante. L’assouplissement du confinement pourrait faire en sorte que les populations relâchent les mesures barrières, d’hygiène et de distanciation sociale imposées , avec comme conséquence le maintien à l’apogée de la chaîne de contamination du covid19.
Le confinement total du Grand Libreville n’aura pas eu l’effet escompté au regard du nombre sans cesse croissant de cas testés positifs. Le retour au confinement partiel semble présenter les mêmes faits. Le gouvernement doit-il revoir sa stratégie? Pensez-vous qu’il soit dépassé par cette crise sanitaire qu’il pilote à vue selon certains observateurs de la vie politique gabonaise ?
JNN. Un gouvernement ne peut pas être dépassé par une situation. Il lui faut réadapter les modes opératoires, notamment sur le plan des mesures sociales afin de taire certaines contestations. En effet, c’est sur le plan social où nous enregistrons plus de contestations. A tord ou à raison les populations se montrent peu satisfaites de l’efficacité dans l’application des mesures annoncées. Sur le plan médical, il est souhaitable que nous nous inscrivions sur une logique de mutualisation des expériences avec des pays qui ont su montrer des capacités de maîtrise de la pandémie.
Quel appréciation faites–vous de la gestion sur le plan sanitaire de cette pandémie?
JNN: Au regard des ravages enregistrés dans d’autres pays, nous pouvons dire que nous nous en sortons tant mieux que nous pouvons. Mais il nous faut équiper davantage nos structures hospitalières, motiver, encourager et féliciter les médecins et l’ensemble des personnels hospitaliers pour la bravoure dont ils font montre face à la pandémie du coronavirus.
Aux efforts fournis par l’Etat, à l’élan de générosité manifesté par les amis du Gabon, les entreprises, les acteurs politiques et de la société civile, les populations doivent manifester un comportement rigoureux et discipliné par l’observation stricte des mesures barrières, d’hygiène et de distanciation sociale ; faute d’un vaccin et d’un traitement scientifiquement expérimentés.
L’implication du Président Ali Bongo Ondimba à travers les décisions qu’il a prises dans la riposte contre le covid19 à été reconnue sur le plan international.
La crise sanitaire liée à la pandémie a également un effet néfaste sur le plan économique, pensez-vous que le Gabon pourra y faire face ?
Je pense que le Gabon peut y faire face à condition que les efforts soient déployés par tous les acteurs concernés : l’OMS, la Banque mondiale et le FMI, le Gouvernement, les acteurs économiques, politiques, la société civile et les populations. Chacun de ces acteurs a un rôle à jouer dans la lutte contre la propagation du Covid19. Pour y faire face sur le plan économique, notre pays tout comme l’ensemble des pays africains doit bénéficier d’une annulation de la dette et d’une dotation en fonds de soutien économique.