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Congrès du PDG: Cap sur la présidentielle 2023

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Le report du congrès d’un parti politique, n’est pas aussi exceptionnel que cela puisse paraitre. Les exemples sont légion dans l’histoire à travers le monde. Ainsi l’annonce puis le report quasi simultanés de la date prévue du 12 décembre 2021 pour la tenue du congrès extraordinaire du Parti démocratique gabonais (PDG) ne constitue pas en soi une anomalie. Toutefois, ce loupé prend un relief particulier du fait d’un certain charivari, dû à un problème de coordination entre les personnalités mobilisées pour sa préparation.

Parmi les principales causes de ce report rendu officiel dans une ambiance kafkaïenne, qui a fait les choux gras des gazettes locales et des réseaux sociaux, on trouve la guerre des positionnements mal maitrisée et l’amplification mal contenue des egos. Ces facteurs bloquants qui minent de l’intérieur le fonctionnement normal du PDG, jusque là latents, se sont ainsi révélés brusquement au grand jour. Ce qui a été politiquement du plus mauvais effet.

Les antagonismes et les luttes d’influence au sein du PDG, faut-il le rappeler, ne sont pas nouveaux. On se souvient que, sous le parti unique, la rivalité supposée entre le secrétaire général et le secrétaire administratif du PDG, les camarades Léon Augé et Zacharie Myboto, alimentait les bruits de couloir de la défunte Maison du Parti, à Akébé ville. Beaucoup plus tard, la guéguerre à fleurets mouchetés des courants entre « Caciques » conduits par Zacharie Myboto, « Appelistes » (Appel du 6 mars 1990) se réclamant de Paul Toungui et les « Rénovateurs » sous la houlette d’Ali Bongo Ondimba, n’a jamais altéré l’unité du parti. Bien au contraire cette diversité des intelligences et des apports fut un stimulant et non un handicap pour le débat démocratique interne. La mutualisation des forces et des énergies avait permis au PDG de négocier en 1990 la transition historique entre le régime de parti unique en vigueur jusque là et l’ouverture au multipartisme intégral, au moment où le pouvoir bongoïste était bousculé sérieusement dans ses fondements.

La nouvelle génération qui arrive aux affaires devrait s’en inspirer, plutôt que de perdre son temps dans des luttes intestines dérisoires, on se demande d’ailleurs dans quel but, puisque le Distingué Camarade Président (DCP), Ali Bongo Ondimba, est solidement installé aux commandes et demeure la colonne vertébrale du PDG et du Gabon. Or précisément, ce qui est en ligne de mire du prochain congrès extraordinaire, c’est l’élection présidentielle qui aura lieu en 2023 et qui ne sera surement pas une simple promenade de santé. Ali Bongo Ondimba en est le candidat naturel et sa majorité politique doit être soudée autour de sa personne. Il faut donc sortir de cette ambiance lourde et délétère pour se mettre au travail, afin que le prochain congrès soit une réussite.

Sa préparation doit mobiliser toutes les compétences dont regorge le PDG, sans exclusion, dans un savant dosage entre jeunes et anciens. Car contrairement à une phrase malheureuse qui  défraya la chronique autrefois, on peut « enrichir ce qui est neuf avec du vieux ». Et pour cela il est important d’associer les membres du bien nommé « Conseil consultatif des sages » dont l’expérience et la connaissance des arcanes du PDG, ainsi que du terrain politique gabonais, sont reconnues et avérées. Paulin Obame Nguema, André Dieudonné Berre, Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou, Michel Essonghe, Martin Fidèle Magnaga et autres Paulette Koho, François Engongah Owono (la liste est loin d’être exhaustive) connaissent le PDG du bout des doigts. Ils ont beaucoup œuvré pour son rayonnement ainsi que son enracinement sur l’ensemble du territoire national.

D’autres compétences en activité ou en retrait, telles que Lucie Milebou épouse Mboussou, Paul Toungui, Angélique Ngoma, Richard Auguste Onouviet, Léonard Andjembé, Paul Biyoghe Mba méritent également d’être impliquées dans la réflexion et la stratégie, au-delà des préjugés, des procès de Moscou et d’un « dégagisme » de mauvaise aloi. Le PDG, qui est un parti de gouvernement, doit se réinventer dans un esprit d’unité et de rassemblement, en vue de l’élection en 2023 de son candidat naturel Ali Bongo Ondimba. Du chemin a été parcouru depuis son accession à la magistrature suprême, aujourd’hui le Gabon est un pays respecté et responsable au plan international. Il a été élu comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), il est assis à la table du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève, et à l’heure des tragiques événements qui affectent le monde, il y fait entendre la voix et la sagesse de l’Afrique. Enfin, il est le chef de file des négociateurs africains sur la COP26.

C’est dire combien le discours programme du Distingué Camarade Président, qui reste très attaché au succès du prochain congrès extraordinaire, à la fois sur le fond et sur la forme, est très attendu. Il s’agira non seulement de booster les troupes pour les batailles futures, mais aussi de les mobiliser autour des valeurs de concorde et d’entente. En gardant à l’esprit l’essentiel : le combat contre le sous-développement et les inégalités sociales, une place plus grande accordée aux femmes et à l’égalité des genres dans la société, l’attention aux problèmes environnementaux et au mode de vie durable. Le tout devant aboutir à une prospérité retrouvée et et mieux partagée.

Germain Ngoyo Moussavou

Ancien sénateur de Tchibanga

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