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Classement RSF: le Gabon enregistre une légère embellie malgré une HAC toujours «bourreau des médias»

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Rendu public le mardi 20 avril dernier, le classement 2021 de l’organisation internationale de défense de la liberté de la presse, « Reporter sans frontières » (RSF) a révélé que le Gabon a gagné 4 places comparativement à l’année écoulée. Une évolution fragile noircie toutefois par l’action de la Haute de la communication (Hac) qui selon l’organisation internationale continue d’être « le bourreau des médias » gabonais.

Comme chaque année, l’observatoire international sur la défense de la liberté de la presse établit le classement des pays qui s’arriment le mieux à cette notion. Bonne nouvelle pour le Gabon qui enregistre un joli bond en avant de 4 places par rapport à 2020. Passant ainsi de la 121ème place à la 117ème. Une nette embellie qui est notamment perceptible par la baisse de sanctions tous azimuts envers tous les organes de presse qui, au nom de la liberté qui leur est reconnue, mettent sur la place publique les dessous de la République.

Toutefois, le rapport de RSF met en lumière les freins à l’émancipation des médias au Gabon, particulièrement les médias nationaux qui ont pignon sur les dérives sociétales. Au nombre de ceux-ci, la posture répressive de la HAC. Pour l’organisation internationale axée dans la défense de la presse, le régulateur demeure « le bourreau des médias ». D’ailleurs, l’observatoire fait remarquer que « les médias et les journalistes publiant des articles critiquant le président, son entourage ou des proches du pouvoir ont subi des suspensions à répétition qui n’ont d’autre but que de protéger les intérêts du régime ».

Difficile dès lors de s’extasier devant cette embellie qui nécessite d’être maintenue en adoptant une démarche plus pédagogique que coercitive de la part de la HAC. Laquelle permettrait de responsabiliser les médias et de rompre avec cette réputation de « père fouettard ». RSF ne manque pas de saluer les quelques « signaux encourageants » donnés par l’État gabonais en 2020 avec notamment « l’octroi d’une aide à la presse répartie de manière plus équitable et un dialogue plus ouvert entre autorités et professionnels du secteur », est-il clairement indiqué dans ledit classement. 
Preuve qu’il ne s’agit pas de dépeindre un sombre tableau du pays en matière de liberté de la presse mais plutôt d’en faire le diagnostic. Et ce, afin d’améliorer et de créer un environnement propice à l’émancipation des détenteurs du quatrième pouvoir après l’exécutif, le judiciaire et le législatif. Tout au contraire, les médias préfèrent désormais se terrer dans un profond mutisme même en situation d’injustice. « Cette politique contribue à asphyxier la presse indépendante et à renforcer l’autocensure concernant les sujets sensibles », déplore RSF. Espérons que le ministre de la Communication Edgard Anicet Mboumbou-Miyakou y prête une oreille attentive.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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