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Capello Gate: Serge Ahmed Mombo accusé d’abus sexuels sur des jeunes footballeurs

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Fraîchement réélu à la tête de la Ligue de Football de l’Estuaire (LFE) au terme d’une élection trouble, Serge Ahmed Mombo ferait l’objet de fortes accusations de la part de deux présumés anciens jeunes footballeurs gabonais. Selon notre confrère The Guardian,  ces faits auraient été corroborés par Brice Mackaya, ancienne d’Azingo et membre du staff des Panthères du Gabon, bien que l’intéressé nie en bloc avoir eu des accointances avec Patrick Assoumou EYI alias Capello, écroué pour agression sexuelle sur mineurs.

Alors que l’opinion publique était persuadée que l’affaire Capello s’arrêterait après la vague de coachs placés sous mandat de dépôt à la prison centrale, des nouvelles révélations viennent d’être faites par notre confrère le très sérieux The Guardian. S’appuyant sur des témoignages anonymes, pour cause de sécurité, le média britannique a révélé que Serge Ahmed Mombo serait lui aussi un prédateur sexuel. Un pédocriminel qui aurait agi en complicité avec le sulfureux Capello.

Les plaignants auraient révélé que le responsable de la Ligue de football de l’Estuaire par ailleurs, homme de kit pour l’équipe masculine senior du Gabon à la Coupe d’Afrique des nations au Cameroun, aurait « abusé sexuellement de jeunes joueurs et exigé des relations sexuelles comme condition pour qu’ils obtiennent des places dans les équipes nationales », rapporte The Guardian. Selon le média anglais, le mis en cause aurait balayé d’un revers de la main ces accusations.

Des témoignages accablants à la pelle

Aussi, Serge Ahmed Mombo aurait catégoriquement nié avoir été lié à Patrick Assoumou Eyi alias Capello dans ce présumé réseau de pédophilie. Pour lui, ces détracteurs « mentiraient pour essayer de salir mon image », aurait-il répondu au média anglais. Pourtant, les détails fournis par une victime présumée semblent assez explicites. Le jeune footballeur dénonce avoir été « maltraité par Mombo et Capello en 2014 à l’hôtel Heliconia de Libreville, la capitale du Gabon, lors d’un camp d’entraînement ». Poursuivant son récit, il précise que « il [ Mombo ] était là, choisissant des garçons. Nous ne comprenions pas vraiment pourquoi il était si puissant ».

« Certains joueurs ont dû l’appeler entraîneur mais c’était un homme d’équipement. C’était très bizarre. Il a fait son sale match avec Capello », ajoute la victime. Aussi, « la même nuit, Mombo est venu dans ma chambre et m’a dit d’aller dans la chambre de Capello. Il n’en a pas dit plus et ne m’a pas laissé le choix. Il était presque 10 heures du soir. Capello m’a attendu sans tee-shirt. Il m’a dit que j’avais du talent mais pour supporter la pression, j’aurais besoin de la présence d’esprit», aurait-il indiqué.

Pour ce qui est de la relation Capello-Mombo, la présumée victime est formelle. « Capello et Mombo ont travaillé ensemble là-dessus. Mombo est venu avec nous lors des déplacements, dans le même avion. Il est venu nous voir, nous a dit qu’il pouvait nous aider. Je me souviens après un match à domicile qu’il m’a dit  » Si tu veux jouer, tu devras me donner ce que je veux. Je peux faire votre carrière, même avec l’équipe nationale senior  » », aurait-il confié. Une proposition que l’intéressé avoue avoir acceptée pour aider sa famille avant de se rétracter plus tard. Ce qui lui aurait valu des non-sélections.

La seconde présumée victime aurait révélé que le duo Capello-Mombo l’aurait harcelée lors de sa sélection avec les Panthères du Gabon section moins de 17 ans en 2017. Selon ce dernier, « en équipe nationale, Serge Mombo était un prédateur ». Plus encore, il aurait livré un témoignage glacial sur sa mésaventure avec le maillot national. « Il nous a fait des propositions sexuelles en échange d’une place dans l’équipe à l’avenir. Ils nous ont choisis, ils nous ont donné des avantages : de l’argent, des cadeaux et aussi le privilège de jouer pour notre pays ». Plus tard, Serge Mombo lui aurait demandé « son cul ». 

Des « mensonges » pour Serge Ahmed Mombo

Un ensemble de révélations que Serge Ahmed Mombo considère comme des ragots. D’ailleurs, le président de la Ligue de Football de l’Estuaire aurait déclaré au média anglais qu’il n’a aucun lien avec Coach Capello. « J’ai jamais travaillé avec ce Capello dans une équipe nationale. Je l’ai rencontré en tant que DTP [directeur technique provincial] quand j’ai été élu à la ligue ». Avant de conclure. « Bien sûr qu’ils mentent pour essayer de salir mon image », aurait-il indiqué.

L’homme de kit des panthères du Gabon s’est dit disposé à aider la Justice à faire toute la lumière sur cette affaire. « Je vous promets que si j’ai des informations sur les différents prédateurs qui ont tué la vie et la carrière de certains, je vous les communiquerai ; ensemble, nous devons sauver notre football. Surtout les jeunes. Je fais aussi des enquêtes à mon niveau. Si j’ai des nouvelles, je les partagerai avec vous quelque temps », aurait conclu.

Une simple fuite en avant pour Brice Makaya

L’ancienne gloire d’Azingo, autrefois assistant  de Capello avec les moins de 17 ans en 2014, aurait déclaré à The Guardian que « Mombo était le tout-puissant homme d’équipement de la fédération gabonaise de football. Il a géré les kits pour les managers de toutes les tranches d’âge des sélections nationales. Chez les moins de 17 ans, lorsque nous faisions des voyages, il voyageait avec Mounguengui et faisait office de loi, et parfois il était le décideur ».

Pour lui, Alain Mounguengui, président de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) aurait été informé de la situation avant de la banaliser en répondant « vous n’avez pas de preuve ». Aussi, dit-il que Serge Ahmed Mombo aurait confisqué les passeports de joueuses de l’équipe féminine gabonaise des moins de 20 ans lors d’un stage. « Il les a menacées si elles voulaient parler d’abus sexuels », a-t-il conclu. Rappelons que cette affaire de tentatives d’abus sexuels sur des jeunes footballeuses avait été mise en exergue par le journaliste gabonais Freddhy Koula. Aujourd’hui écarté de toute activité liée aux Panthères du Gabon. Nous y reviendrons !

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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