Le retour « triomphal » du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba le samedi 23 mars dernier n’a pas éteint les velléités de vérité sur sa capacité à assumer sa charge au sommet de l’Etat. Faisant suite à cette arrivée qui pour les tenants du pouvoir devait mettre un terme au débat sur la vacance du pouvoir, les signataires de l’Appel à agir ont dans une déclaration rendu public ce jeudi 28 mars annoncé avoir saisi la justice pour exiger une expertise médicale afin de faire la lumière sur cette affaire d’Etat.
Pour les signataires de cet appel citoyen, les images distillées ça et là n’avaient d’autre objectif que de montrer une preuve de vie du président de la République, mais contrairement aux attentes, ces images montrant un Ali Bongo Ondimba affaibli n’ont fait que renforcer leur conviction sur la nécessité de déclarer la vacance du pouvoir.
Selon les membres de cette plateforme qui regroupe des personnalités de l’opposition et de la société civile notamment Placide Aubiang Nzeh, Noël Bertrand Boundzanga, Elza-Ritchuelle Boukandou, Franck Ndjimbi, Nicolas Nguema, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, Anges Kevin Nzigou, Marc Ona Essangui, les honorables Edgard Owono et Maxime Minault Zima Ebeyard, cette arrivée devait déboucher sur une prise de parole du chef de l’Etat pour rassurer l’opinion sur « ses réelles capacités cognitives ».
Ils ont relevé d’ailleurs que les images réalisées apportaient la preuve que « Ali Bongo est sérieusement diminué. Il n’est donc plus le maître du jeu institutionnel ». C’est donc pour démêler ce noeud gordien qui fait planer l’incertitude sur le plan politique que l’Appel à agir a réitéré sa demande de constatation de la vacance du pouvoir, annonçant la saisie de la justice pour exiger une expertise médicale. « C’est donc en vertu des lois de la République, auxquelles chaque citoyen est soumis, quel que soit son statut ou son rang, que nous avons saisi la justice. Nous l’avons fait en conscience et certains de notre bon droit. Au juge que nous venons de saisir et qui rend la justice au nom du peuple gabonais, nous demandons solennellement de se soumettre à la seule autorité de la loi et de dire le droit », indique la déclaration.