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Affaire Patrichi Tanasa et Cie: la défense forme un pourvoi en Cassation

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Si d’aucuns pensaient les carottes cuites pour Christian Patrichi Tanassa Mbadinga condamné à 12 ans de réclusion criminelle et 76 millions FCFA d’amende par la Cour criminelle spécialisée de Libreville, sa défense n’a pas tardé à répliquer. En effet, constatant plusieurs aspérités dans ce procès qu’ils assimilent à « une parodie de justice », ses avocats ont formé un pourvoi en Cassation.

Hier en début de soirée prenait fin, au premier ressort, le procès de l’Etat contre Christian Patrichi Tanassa Mbadinga, Jérémie Ayong NKodjé Obame et Geaurge Elsa Carelle Ndemengane Ekoh pour respectivement détournement de fonds publics et blanchiment des capitaux, complicité de détournement et blanchiment d’argent public et complicité de détournement, la suite s’annonce alléchante. C’est en tout cas ce qu’assure un de ses avocats.

« Il n’existe, sur le plan du droit, aucune faute qui puisse permettre la condamnation des accusés », a souligné Me Jean Paul Moumbembé. Pilier du Barreau du Gabon, l’avocat a annoncé après concertation avec leurs clients, la formation d’un pourvoi en Cassation. Pour ce dernier, l’absence du rapport d’audit de la Cour des comptes sur la gestion de Gabon Oil Company (GOC) et Gabon Oil Marketing (GOM), sur la période allant de mai 2018 à novembre 2019, discrédite la procédure.

D’ailleurs, Mes Anges Kévin Nzigou, Gey Bekale et Moubembe se disent « étonnés » du fait qu’une affaire aussi grave qui porte sur la comptabilité publique ait pu être jugée sans le concours du gendarme de l’État en la question, qui n’est autre que la Cour des comptes. « Seul le rapport de la Cour des comptes doit nous dire s’il y a eu détournement ou pas, puisque nous sommes en comptabilité publique », a souligné Me Moumbembé.  Non sans manquer de s’insurger de l’attitude étrange de la Cour criminelle spécialisée qui a fait fi des lois en vigueur, au nom d’une toute puissance inavouée.

« La Cour criminelle spécialisée s’est contentée des conclusions imprécises des cabinets privés dont les prestations ont été payées à des centaines de millions de francs, alors que l’organe étatique le fait gratuitement », a-t-il indiqué. Dans la même veine, Me Gey Bekale a souligné le fait que la Justice gabonaise a loupé une occasion en or de redorer son image ternie. « Ce procès était l’occasion de s’expliquer devant le peuple gabonais pour lequel la justice est pourtant rendue. Il a fait naître un sentiment au sein d’une population qui attendait que la Cour exploite tous les mécanismes que la loi lui donne pour la manifestation de la vérité », a-t-il déploré.


Aussi, Me Anges Kevin Nzigou n’est pas allé par 4 chemins pour décrire la situation. « Les faits jugés ne relèvent pas en réalité de la justice », a-t-il déclaré. Rappelant les actes «  de torture et d’humiliation » subis par l’ancien Administrateur directeur général de Gabon Oil Company (GOC) depuis sa détention préventive à la maison d’arrêt de Libreville sis au quartier Gros-Bouquet dans le 1er arrondissement. De quoi interpeller les magistrats sur la qualité humaine qui a été ôtée à Christian Patrichi Tanasa Mbadinga en violation des textes à valeur universelle. En formant ce pourvoi en cassation, la défense espère que ses clients connaissent le même sort que Blaise Wada en 2018. Une jurisprudence.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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